Équateur : une réserve à protéger

Les français sont, à tort, encore relativement peu familiarisés  avec l’Equateur. Petit pays d’Amérique du sud (283 560km2), l’Equateur est pourtant un pays aux paysages incroyablement variés qui dispose d’une des biodiversités les plus dense au monde. Des Andes à l’Amazonie en passant par la côte sauvage et sans oublier les îles Galapagos, l’Equateur est un pays aux nombreuses merveilles naturelles qui fait encore l’objet d’études de scientifiques du monde entier.

Le développement de l’écotourisme

L’activité écotouristique du pays a commencé à se développer dans les années 1990, afin de protéger des régions essentielles à l’équilibre de l’écosystème. Le parc national Yasuni a notamment fait couleur de l’encre, en raison de son écosystème ultradéveloppé qui s’est vu menacé par l’activité humaine et la déforestation. On parle moins de la réserve de Cuyabeno qui, avec le parc national Yasuni, est également considérée comme l’ une des régions dont l’écosystème est l’un des plus diversifié au monde.

Réserve Naturelle Cuyabeno en Equateur

La réserve de Cuyabeno

La réserve de Cuyabeno (Reserva de Producción Faunística Cuyabeno en espagnol), située dans la province de Sucumbíos au nord-est de l’Équateur,  s’étale sur une surface de 6033,8 km2. Fondée en 1979, celle-ci est protégée et, en étudiant de plus près l’écosystème qui s’y trouve, on comprend mieux pourquoi. La réserve est un mélange de lacs (13 au total) et de rivières et a les aspects d’une forêt tropicale humide. Celle-ci abrite plus de 350 espèces de poissons, 550 espèces d’oiseaux, de nombreux reptiles (ex : anacondas, caïmans, grenouilles, dentrobatidae, etc.), mammifères (tapirs, jaguars, dauphins roses de l’Amazone, etc.) mais aussi une flore très vaste (12 000 espèces de plantes, 60 espèces d’orchidées, etc.).
La réserve abrite également différentes familles indigènes (Sionas, Quichuas, Shuar), qui vivaient essentiellement jusque dans les années 80 de la pêche, de la chasse et de l’agriculture. Aujourd’hui, leur mode de vie a changé avec l’arrivée de l’écotourisme dans la réserve.

Coucher de soleil sur Laguna Grande en Equateur

L’écotourisme pour protéger la réserve

Les enjeux d’aujourd’hui ont poussé le gouvernement équatorien à prendre diverses mesures afin de protéger l’écosystème si dense de la réserve. L’écotourisme  a été vu comme un moyen évident de répondre à ces enjeux. En effet, en plus de faire découvrir la réserve à des touristes peu familiarisés avec cette région du monde, l’écotourisme amène des revenus durables aux différentes familles indigènes. Les entreprises écotouristiques qui se sont lancées dans l’aventure travaillent donc en collaboration avec les familles indigènes qui ont une place stratégique dans leurs activités.

Des écolodges dans la jungle

Plusieurs écolodges ont ouvert leurs portes au sein de la réserve de Cuyabeno. Une entreprise bienvenue mais peu évidente à concrétiser. En effet, les écolodges ont élu domicile aux abords du Laguna Grande, un lac impressionnant à la biodiversité unique au monde. Particularité : deux heures de navigation en canoë motorisé sont nécessaires pour rejoindre le lodge le plus proche de l’embarcadère. Leur construction a donc nécessité du temps et un investissement certain.

Le Tapir Lodge

Ecolodge Tapir en Equateur

Construit en 1996 avec la collaboration de la famille indigène Siona, le Tapir Lodge est un de ces lodges qui s’est installé au cœur de la jungle. Les chambres, au nombre de 16, sont réparties sur deux tours qui dépassent discrètement de la forêt tropicale. Des panneaux solaires alimentent l’électricité pour permettre aux touristes de vivre leur séjour avec le confort nécessaire et de la façon la plus écologique possible. Un cuisinier a été choisi pour proposer une nourriture locale aux hôtes : beaucoup de fruits et de légumes en provenance de la forêt.

Les activités en Ecolodge

Les activités ont été choisies en fonction des autres lodges et de leur impact sur l’environnement, qui doit être minimal. Ainsi, les touristes ont l’opportunité de faire des randonnées dans la jungle, d’observer les oiseaux et les caïmans, de camper au cœur de la forêt tropicale ou encore de découvrir les communautés indigènes de la réserve au cours de programmes spécifiques.

Générer les revenus nécessaires à la protection

Aujourd’hui, la réserve de Cuyabeno ne peut être appréhendée sans prendre en compte l’écotourisme. A l’image du Tapir Lodge, d’autres écolodges travaillent dans la réserve pour émerveiller les voyageurs et générer les revenus nécessaires à la protection de cette région de l’Amazonie équatorienne. Cette région, à l’image de l’Equateur, mérite d’être connue des voyageurs français en recherche d’une nature dont la conservation est devenue une urgence.

Site Internet de l’Ecolodge Tapir

Timothy Dhalleine